un mur de cris et de silences
76000 déportés juifs, 85 000 déportés dits "politiques" ou résistants, en France .
Le mur symbolisant la mémoire de la déportation sera inauguré demain à Paris, et bientôt les badauds pourront aller y jeter un simple coup d'oeil, ou s'y recueillir, ou encore y chercher un nom...parmi la multitude de ceux qui y sont gravés, en mémoire des déportés qui ne sont pas revenus des camps de concentration.
Au risque de déplaire au CRIF (qui a le feu vert du gouvernement pour contrôler les sites internet et y signaler ceux qui seraient, pourraient être, jugés antisémites) je prends le risque de dire que s'il est indispensable de parler de la shoah, il est tout aussi indispensable de le faire avec l'honnêteté historique, intellectuelle de rigueur.
Certains semblent découvrir que tous les déportés n'étaient pas des juifs, que des femmes et des hommes sont morts en nombre tout aussi impressionnant pour leus convictions politiques, pour leurs faits de résistance , pour leur appartenance ethnique (tziganes) ou leurs convictions religieuses (non juifs comme les témoins de Jehovah) ou tout simplement parce qu'ils étaient homosexuels.
Je veux pour preuve de l' étonnement à découvrir cette vérité là, ces propos trouves sur un forum du site de l' UEJF :"je pensais que la majorité des victimes de la déportation en France était des juifs"
Si l'on ne veut pas que la mémoire se retourne sur les enfants des victimes que l'on honore, il ne faut pas les laisser se tromper, il ne faut pas les tromper....il faut dire le désastre de cette extermination , oui, et la placer nécessairement à côté des autres désastres provoqués en France par cette folie nazie !
Il ne faut jamais instrumentaliser cette mémoire, c'est une arme dangereuse...
Je me demande si parfois on n'en fait pas un peu trop dans un sens, au détriment d'autres vérités de cette guerre là...celle des déportés dits "politiques", par exemple, ou celle des malades mentaux de l'époque., parce que bien des vérités dérangent, dans la guerre !!
Tout ce bruit silencieux qui sort d'un mur, recouvert de noms cachant des cris d'horreur, ne doit surtout pas mettre au second plan les cris de ceux qui aujourd'hui meurent encore à cause de leur ethnie, de leur croyance religieuse, de la couleur de leur teint ....Il y a, parmi les morts d'aujourd'hui, des innocents sacrifiés à de fausses guerres, parfois pour un faux dieu...sacrifiés à l'autel de la folie de pouvoir d'une poignée d'hommes.
Pour résumer mon propos je dis qu' il faut enseigner la paix, plutôt que de se servir de la mémoire comme arme de haine sans cesse renouvelée.. et.je crois que vouloir à tout prix orienter le regard de la mémoire dans le même sens serait un non-sens. Sinon, ces rappels nécessaires à la mémoire prendraient l'allure de propagande, non?
Je pense à ceux qui sont morts parce qu'ils étaient résistants , ou jugés comme étant communistes ou socialistes, tout simplement...
Et je m'exprime avec tout le respect dû aux familles des disparus, de tous les disparus, et en rassurant le CRIF: je ne suis pas antisémite !!!
J'ai le souvenir de la visite du camp de Mauthausen gravé en moi, à jamais...et de cette certitude que de chacune des paires de chaussures qui étaient restées rangées, bouches ouvertes, après l'extermination des prisonniers, il ne m'importait pas de savoir si son propriétaire était communiste, résistant ou juif,.
C'était un homme tué par un homme, par pure folie, sans autre raison...et j'ai eu peur, vraiment, de cette folie qui, elle, n'est pas morte !!!