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le blog de geraldinebosne
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24 janvier 2005

un mur de cris et de silences

76000 déportés juifs, 85 000 déportés dits "politiques" ou résistants, en France .

Le mur symbolisant la mémoire de la déportation sera inauguré demain à Paris, et bientôt les badauds pourront aller y jeter un simple coup d'oeil, ou s'y recueillir, ou encore y chercher un nom...parmi la multitude de  ceux qui y sont gravés, en mémoire des déportés qui ne sont pas revenus des camps de concentration.

Au risque de déplaire au CRIF (qui a le feu vert du gouvernement pour contrôler les sites internet et y signaler ceux qui seraient, pourraient être, jugés antisémites) je prends le risque de dire que s'il est indispensable de parler de la shoah, il est tout aussi indispensable de le faire avec l'honnêteté historique, intellectuelle de rigueur.

Certains semblent découvrir que tous les déportés n'étaient pas des juifs, que des femmes et des hommes sont morts en nombre tout aussi impressionnant pour leus convictions politiques, pour leurs faits de résistance , pour leur appartenance ethnique (tziganes) ou leurs convictions religieuses (non juifs comme les témoins de Jehovah) ou tout simplement parce qu'ils étaient homosexuels.

Je veux pour preuve de l' étonnement à découvrir cette vérité là, ces propos trouves sur un forum du site de l' UEJF :"je pensais que la majorité des victimes de la déportation en France était des juifs"

Si l'on ne veut pas que la mémoire se retourne sur les enfants des victimes que l'on honore, il ne faut pas les laisser  se tromper, il ne faut pas les tromper....il faut dire le désastre de cette extermination , oui, et la placer nécessairement à côté des autres désastres provoqués en France par cette folie nazie !

Il ne faut jamais instrumentaliser cette mémoire, c'est une arme dangereuse...

Je me demande si parfois on n'en fait pas un peu trop dans un sens, au détriment d'autres vérités de cette guerre là...celle des déportés dits "politiques", par exemple, ou celle des malades mentaux de l'époque., parce que bien des vérités dérangent, dans la guerre !!

Tout ce bruit silencieux qui sort d'un mur, recouvert de noms cachant des cris d'horreur, ne doit surtout pas mettre au second plan les cris de ceux qui aujourd'hui meurent encore à cause de leur ethnie, de leur croyance religieuse, de la couleur de leur teint ....Il y a, parmi les morts d'aujourd'hui, des innocents sacrifiés à de fausses guerres, parfois pour un faux dieu...sacrifiés à l'autel de la folie de pouvoir d'une poignée d'hommes.

Pour résumer mon propos je dis qu' il faut enseigner la paix, plutôt que de se servir de la mémoire comme arme de haine sans cesse renouvelée.. et.je crois que vouloir à tout prix orienter le regard de la mémoire dans le même sens serait un non-sens. Sinon, ces rappels nécessaires à la mémoire prendraient l'allure de propagande, non?

Je pense à ceux qui sont morts parce qu'ils étaient résistants , ou jugés comme étant communistes ou socialistes, tout simplement...

Et je m'exprime avec tout le respect dû aux familles des disparus, de tous les disparus, et en rassurant le CRIF: je ne suis pas antisémite !!!

J'ai le souvenir de la visite du camp de Mauthausen gravé en moi, à jamais...et de cette certitude que de chacune des paires de chaussures qui étaient restées rangées, bouches ouvertes, après l'extermination des prisonniers, il ne m'importait pas de savoir si son propriétaire était communiste, résistant ou juif,.

C'était un homme tué par un homme, par pure folie, sans autre raison...et j'ai eu peur, vraiment, de cette folie qui, elle, n'est pas morte !!!

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Commentaires
V
je suis d'accord avec ce rappel, mais il faut lire ce qui est écrit avant de dire que les renseignements sont inexacts, d'autant que les sources que nous avons sont certainement les mêmes...<br /> quant au rappel du génocide juif, je crois que nous étions, lorsque j'ai écrit ce message, en plein dedans: commémoration, programmes télévisés nombreux sur la shoa, articles de presse...c'était ce qui motivait "mon rappel" !<br /> Cher Lucien, il me semble que si nous considérons tous ces rappels comme des devoirs de mémoire pour les Européens que nous sommes parce qu'il s'agit de leur histoire, alors il faut parler du nazisme dans son ensemble, de son horreur et de tous ses méfaits ..<br /> S'il s'agit de montrer que les hommes peuvent devenir des loups, des fous, quand on leur donne le pouvoir et peuvent faire massacrer leurs semblables au nom de cette folie, alors il ne faut pas se contenter du génocide des juifs, il faut aussi rappeler celui des arméniens, des kurdes, des africains au rwanda....<br /> http://www.monde-diplomatique.fr/2004/08/FERRO/11475<br /> la liste est longue, et malheureusement inachevée, puisque tout tend à montrer que cela existera encore puisqu'aujourd'hui on sait que des gens meurent en Afrique, au Darfour, à cause de cette folie...<br /> Voilà, je crois que ce qui nous réunit, c'est le dégoût de cette face des hommes...les calculs sont de piètres compensations, après coup, pour rendre hommage aux sacrifiés.
L
Le premier message s'ouvrait sur une comparaison du nombre des déportés juifs et non-juifs, je cite: "76000 déportés juifs, 85000 déportés dits "politiques" ou résistants, en France". Puis on passait à l'évocation des morts, ce qui laissait supposer que ces chiffres-là étaient ceux des morts. Or la statistique des morts en déportation est bien différente: 74000 Juifs et 34000 non-Juifs.<br /> Rappeler cela, ce n'est pas minimiser l'héroïsme des résistants ni la barbarie du nazisme. C'est simplement souligner que le nazisme avait un projet génocidaire à l'encontre des Juifs, qui ne se résumait pas dans les horreurs de la guerre et de la répression.
V
je ne vois pas en quoi les informations écrites dans ce message sont fausses...Je redis que le nombre de morts de déportés non juifs est tout aussi impressionnant que celui des déportés juifs, même si je ne fais pas de ratios entre les populations...je le redis pour montrer que la barbarie nazie allait au-delà de l'extermination d'un peuple, elle relevait d'une forme de folie contre laquelle, alors, des femmes et hommes, non juifs, se sont élevés, et dont il faut saluer le courage...nous leur devons beaucoup aujourd'hui.
L
Les informations données dans le texte sont inexactes. S'il y a bien eu 85 000 déportés "politiques" (en fait, un peu plus), la majorité sont revenus de déportation. En revanche, sur les déportés juifs, seuls 3% sont revenus. Donc, contrairement à ce que vous supposez, le nombre des Juifs tués en déportation est nettement supérieur (le double, environ) à l'ensemble des Français non juifs tués en déportation. Ce qui n'a rien de surprenant, puisque les Juifs étaient visés par un projet d'extermination.<br /> Voir ci-dessous un article récent du Monde à ce sujet.<br /> <br /> <br /> <br /> Un "Mémorial" recense les victimes politiques de la déportation<br /> <br /> LE MONDE | 16.11.04 | 14h02<br /> Le Livre-mémorial compte 86 827 "hommes et femmes déportés pour leurs activités, leurs sentiments ou leurs propos".<br /> <br /> Sept années de travail et enfin cette liste de 86 827 noms. D'Aalberg Charles à Zyto Jean-Ewald, une interminable litanie. Un inventaire de trains également, partis de Compiègne, de Paris, de Toulouse, de Lyon. Destination : Mauthausen, Ravensbrück, Bergen-Belsen, Dachau, Buchenwald. Quatre tomes épais, à la couverture blanche, près de 6 000 pages : le Livre-mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression, publié par les éditions Tirésias (160 €) alors que s'annonce l'anniversaire de la libération des camps de concentration, en 1945, comble une lacune historique. Les chiffres les plus divers circulaient jusqu'alors sur le nombre de résistants envoyés dans les camps de concentration nazis.<br /> <br /> <br /> En 1996, la Fondation pour la mémoire de la déportation, créée en 1990 et présidée alors par Marie-Paule Vaillant-Couturier, a entrepris un travail d'épluchage des archives, nom par nom, à l'instar de celui effectué par Serge Klarsfeld qui, en 1978, publia le Mémorial de la déportation des juifs de France. Cette insupportable énumération de 76 000 noms, vies broyées par la persécution nazie, fait depuis référence chez les historiens, qui se contredisaient jusqu'alors sur les chiffres du génocide.<br /> <br /> <br /> L'addition formelle des deux mémoriaux porte donc à 162 000 le nombre des déportés de France. La Fondation pour la mémoire de la déportation refuse cependant toute tentative de comparaison ou de fusion des listes des victimes de répressions et des victimes de persécutions. "Dans un cas des personnes ont été déportées pour ce qu'elles ont fait, dans l'autre pour ce qu'elles étaient", explique Yves Lescure, directeur général de la Fondation.<br /> <br /> <br /> La distinction s'impose. D'abord parce que les résistants étaient des adultes, à 90 % des hommes, quand les déportés juifs appartenaient aux deux sexes et, pour 11 000 d'entre eux, avaient moins de 16 ans. Egalement parce que la persécution a affecté un quart des juifs en France quand la répression n'a touché qu'une minorité des 39 millions de Français. Et surtout parce que plus de 50 % des déportés "non raciaux" sont revenus des camps contre 3 % à peine des juifs.<br /> <br /> <br /> Dans la liste des victimes de la Résistance, une minorité, environ 1 500, a été aiguillée vers les chambres à gaz, contre 40 000 juifs. Sur les 362 transports (essentiellement ferroviaires) épluchés dans les archives, très peu ont abouti à Auschwitz-Birkenau. "Il ne faut pas faire d'amalgame entre la logique de concentration et celle d'extermination, insiste M. Lescure. Dans un cas, la mort était la conséquence. Dans l'autre, elle était le but."<br /> <br /> <br /> Le Livre-mémorial n'en est pas moins un autre monument de la souffrance humaine. Derrière l'abréviation DCD qui revient de manière lancinante, se lit l'horreur du travail forcé, de la faim, de la maladie, des vexations et des exécutions sommaires. Y figurent des hommes et des femmes célèbres, comme Jean Moulin, mort durant son transport, Georges Mandel, Léon Blum, Edouard Daladier, Robert Desnos, le poète, mais aussi tant d'anonymes. Les déportés étaient des Français mais également, pour 11 000 d'entre eux, des réfugiés, républicains espagnols notamment. A quelques lignes de distance, l'abbé Jean Daligaut, résistant caennais exécuté à Dachau, côtoie Pierre Daix, communiste, responsable des Lettres françaises, déporté à Mauthausen : celui qui croyait au ciel, celui qui n'y croyait pas.<br /> <br /> <br /> "LOGIQUE DE CONCENTRATION"<br /> <br /> <br /> Le recensement de ces milliers de noms a été un long travail confié à l'université de Caen Basse-Normandie. Une vingtaine d'étudiants en histoire ont dépouillé les archives. Leur travail a été encadré par un conseil scientifique où figurent les historiens Annette Wieviorka, Denis Peschanski ou Jean Quellien.<br /> <br /> <br /> La première difficulté rencontrée dans l'établissement du Mémorial a résidé dans la définition des victimes "des répressions". Marie-Josée Chombart de Lauwe, ancienne résistante bretonne envoyée à Ravensbrück puis à Mauthausen avec sa mère (son père mourra à Buchenwald), est aujourd'hui présidente de la Fondation. Dans la préface, elle tente de définir "ces hommes et ces femmes déportés pour leurs activités, leurs sentiments ou leurs propos jugés hostiles ou dangereux pour l'occupant et ses collaborateurs". Aux résistants, aux militants politiques, s'ajoutent leurs familles, les otages et les victimes de représailles. Y figurent aussi quelques condamnés moins glorieux, trafiquants ou droits communs.<br /> <br /> <br /> Les prisonniers ont souvent fait l'objet de multiples transferts d'un camp à l'autre, au gré des besoins de main-d'œuvre ou d'une décision administrative. Ces déménagements incessants ont contribué à gonfler les chiffres qui circulaient après la guerre. Les auteurs se sont donc basés sur les listes établies au départ de France qu'ils ont recoupées avec celles établies à l'arrivée en Allemagne, avec les registres des camps et avec les listes des amicales et les dossiers établis après guerre.<br /> <br /> <br /> Aux déportés de répression, le Mémorial ajoute "certains cas de mesures de persécution", 779 au total, inclus dans le chiffre de 86 827. Il s'agit des Tsiganes, des homosexuels et des "demi-juifs", qualification nazie pour des conjoints d'aryens, internés sur l'île anglo-normande d'Aurigny.<br /> <br /> <br /> TRÈS PROCHE DU CHIFFRE RÉEL<br /> <br /> <br /> La liste du Mémorial n'est pas tout à fait exhaustive. Depuis sa publication, un millier de demandes d'ajout ou de rectification sont en cours d'examen. Des points d'interrogations ponctuent encore bien des fiches. Mais M. Lescure estime que l'on est très proche du chiffre réel.<br /> <br /> <br /> Par ailleurs, un décret publié le 27 juillet étend aux orphelins des fusillés et des déportés résistants le bénéfice des indemnisations accordées par un décret de juillet 2000 aux seuls orphelins dont les parents ont été victimes de persécutions antisémites. Cette restriction avait provoqué la colère des déportés résistants et une requête devant le Conseil d'Etat.<br /> <br /> <br /> Le Mémorial est d'une certaine manière une autre victoire. Il permet de combattre l'oubli mais également d'opposer des noms et des lieux à ceux qui leur dénient une existence.<br /> <br /> <br /> Benoît Hopquin<br /> <br /> <br /> Fondation pour la mémoire de la déportation, 30, boulevard des Invalides, Paris-7e.<br /> • ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 17.11.04
V
je partage ton opinion et regrette l'exploitation de l'Histoire à d'autres fins que l'histoire, parfois...<br /> j'invite à lire ton message sur:<br /> http://www.regishounkpe.canalblog.com
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