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le blog de geraldinebosne
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8 avril 2006

cent fois sur le métier...

remettons notre ouvrage...un long ouvrage !!

Relire des propos de Charles Rappoport , en ces temps de crise, c'est refuser de perdre confiance, c'est constater que la route est pleine d'embûches et que l'adversaire est de taille, mais c'est ne pas baisser les bras et y croire encore et toujours ...Pour ma part, ce "moraliste " du texte  ayant de nombreux visages aujourd'hui, en France, je me suis seulement contentée de l'imaginer sous les traits de notre poète national, sportif, qui relève régulièrement de son front haut une belle mèche argentée,  en tenant un discours empoulé dès qu'il a fini son jogging ....on l'aura reconnu, j'espère !

"On a comparé avec raison la société actuelle à une maison à l'envers ayant ses assises en l'air, ou à une pyramide renversée se tenant miraculeusement sur la pointe. Et il se trouve des hommes qui s'étonnent que les habitants de ce monde renversé s'y sentent mal à l'aise et ne s'y conduisent pas selon les règles de la morale idéale ! On accuse la nature humaine des maux innombrables et des misères infinies dont souffrent les membres de notre sociétné basée sur l'inégalité des conditions.

Mais à quoi se réduit tout le mal que les moralistes et les critiques de la nature humaine - dont les critiques eux-mêmes se flattent d'être l'exception - relèvent à toutes les époques et dans toutes les nations ? A ceci : l'homme cherche à tirer des conditions où il est obligé de vivre le plus de bien-être, le plus de bonheur possible, et cela par tous les moyens à sa disposition.

Or, si les conditions où l'homme vit sont, de l'avis unanime, franchement mauvaises ou même détestables, les moyens qu'il emploiera pour arriver à ses fins, légitimes en elles-mêmes, seront fatalement exécrables.

Voici un exemple. Imaginez-vous un transatlantique dont toutes les ouvertures - sauf une - donnant l'air, seraient hermétiquement bouchées. Les passagers de toutes les classes, pour ne pas étouffer, se presseront dans une mêlée effroyable vers la seule ouverture où l'on respire librement. Une bagarre atroce pour l'air pur, ou pour la vie, en résultera fatalement. Imaginez-vous encore un moraliste qui, se trouvant, par un accident heureux, à l'abri du danger, regarde la mêlée et s'écrie : « Comme ils sont méchants ces animaux bipèdes qui s'intitulent des êtres humains ! Ils se piétinent ! Ils se déchirent ! Ils cherchent à passer sur les corps de leurs voisins ! Ils s'entre-tuent ! Leurs yeux brillent de rage ! » Notre moraliste, dans son égoïsme borné et son aveuglement volontaire, plus méchant au fond que les malheureux qui luttent pour la vie, n'a oublié que d'ajouter un mot : « Ils étouffent et ils souffrent atrocement ! »

Que le moraliste trouve moyen d'ouvrir de larges ouvertures au navire hermétiquement bouché, et une joie radieuse apparaîtra sur les visages convulsés de colère et surtout de souffrances atroces. Au lieu de s'entre-déchirer, les hommes, revenus au bonheur de respirer et de vivre librement, se tendront fraternellement la main, s'embrasseront les larmes aux yeux et le pardon au cœur.

L'homme est torturé à chaque instant de mille besoins. L'immense majorité de notre société n'a pas les moyens de les satisfaire. Les forces de la nature - la terre et ses produits - les richesses accumulées par le travail passé sont accaparées par une infime minorité de possédants. Les trois quarts - au moins - des habitants de chaque pays sont expropriés - plus ou moins - pour cause d'utilité individuelle. Et l'on s'étonne que les hommes luttent sans délicatesse pour alléger leurs souffrances.

Et les moralistes abondent qui, à l'instar de notre moraliste de transatlantique, jettent l'anathème à la nature humaine.

Que le soleil soit à la portée des hommes, et il se formera immédiatement un trust de soleil qui distribuera les rayons de notre astre central, source de toute vie, contre rétribution. Et il se trouvera des moralistes reprochant à ceux qui n'ont pas le moyen de se procurer de la lumière, de vivre dans les ténèbres. Et la société se divisera en deux grandes classes : les éclairés et les sans-lumière ou les ténébreux. Les hommes aux lumières mépriseront ceux qui sont dans les ténèbres oubliant, dans leur égoïsme, le fait initial de la confiscation de la lumière. Ce qui est exactement arrivé avec toutes les richesses naturelles du globe, qui sont à la disposition des minorités jouissantes et généralement oisives. L'immense majorité du milliard et demi (selon une statistique approximative) d'habitants du globe vit la misère et un travail dépassant les forces humaines normalement développées.

Le Socialisme qui revendique le soleil, l'air, la terre, le pain et la joie de tous, veut mettre fin à cette monstrueuse situation, à cette scandaleuse inégalité, à cette inqualifiable iniquité.

Le Socialisme est donc désirable."

Encyclopédie socialiste, syndicale et coopérative de l'internationale ouvrière, 1913 -  CHARLES RAPPOPORT

CONTINUER LA LECTURE  ?.....rappoport_19130000.pdf   

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