solidarité planétaire

Je ne pouvais pas faire autrement que respecter un long silence, après ce déploiement médiatique et politicien qui est né avec la vague du Tsunami...Voici que la planète se découvre des liens de fraternité avec ceux qui vivaient hier bien au dessous du seuil de pauvreté en Indonésie par exemple, et qui ont disparu, ou dans les conflits meurtriers entre tamouls et cinghalais au Sri Lanka !

Voici que le monde occidental, riche, a été secoué par les images de désolation venant de pays qu'il affectionne, lui, pour son plaisir et pour ses affaires. Et ceci arrivant en des temps de fêtes, de joyeuses libations, ces images chocs ont donné à tous ceux qui se réjouissaient une sorte de vertige, de peur profonde, et de doute...et si ça arrivait chez nous !!!

En effet, la nature est parfois imprévisible .

Aujourd'hui, on continue à dresser le bilan des disparitions, on pare à l'urgence, et aussi on assiste à une surenchère de manifestations de solidarité...de toutes parts!

Encore faudra-t-il que les promesses ne restent pas du vent comme celles faites par les USA , pour les victimes du tremblement de terre en Iran, qui eut lieu le 26/12/2003. Les sommes annoncées y sont toujours attendues...

Encore faudra-t-il que cet élan soudain et si puissant ne s'évapore pas et que les aides se poursuivent plusieurs années...

Encore faudra-t-il que les pays nantis de la planète se posent des questions sur l'inégalité qui existe entre les régions du globe, face à de tels événements...certains ont beaucoup de moyen de prévention, d'autres sont livrés à la nature, c''est ainsi.

Mais voilà de bonnes raisons, et c'est assez révoltant qu'il faille en passer par ces extrêmes souffrances, pour prendre espoir dans le fait que l'ONU a obtenu de superviser et organiser les secours et la reconstruction des régions dévastées.C'est ainsi le moyen de couper l'herbe sous le pied de certains hégémonismes, et de montrer que la planète a besoin de super structures au dessus des nations, garantes des droits de tous les humains. C'est aussi l'espoir de voir des efforts collectifs ponctuels devenir, peut-être, une règle de vie à l'échelle du monde en créant une sorte de fonds mutualisé de secours, auquel chaque pays participerait pour venir en aide à toutes les crises, toutes les détresses, tous les désastres ...un état d'esprit mondialisé, humanisé, pour une autre mondialisation que celle du FMI (qui n'avait pas épargné ces régions d'Asie, d'ailleurs)

C'est mon âme de citoyenne du monde qui me fait penser ainsi.

Mais avant d'en arriver à ce bel ordre des choses, à cette solidarité de chaque jour, il y a du chemin à faire dans les esprits.

Avant de ranger nos kleenex et de sécher les larmes que nécessairement certains reportages cherchaient à faire couler, avant d'oublier l'émotion du moment, ne perdons pas de vue que nombreuses sont les personnes qui souffrent encore de la tuberculose en Asie, et ailleurs, et en meurent (2 millions de personnes par an disparaissent à cause de cette maladie, essentillement dans les pays pauvres) que nombreux sont les êtres qui souffrent de malnutrition, nombreux les enfants qui meurent faute de médicaments...n'oublions pas que l'Afrique est un continent sous la tempête du Sida.

Restons donc à l'écoute ...de toutes les souffrances, de toutes les inégalités, et indignons-nous toujours de ce que tous les humains ne puissent prétendre à juste titre à la compassion de leurs semblables, en tous lieux, à tout moment...ceci afin que les larmes du moment ne soient pas trop vite séchées, qu'elles ne soient pas des larmes de crocodiles...des larmes pour l'occasion.