je suis ou je suis...

 

Tout comme "to be or not to be "...ëtre ou suivre, that's the question !! 

Après mon petit jeu avec les mots, en me baladant dimanche dernier, et la page du 17/01 qui s'en suivit, j'ai essayé, ensuite, de dégager le sens qu'a pu prendre cette question, dans un contexte précis.

Et,  comme le temps était particulièrement mauvais hier sur nos côtes...(vents forts, mer grosse, agitée, pluies abondantes avec averses de grêle...), le courage m'a fait défaut pour aller affronter les éléments, quitte à passer à côté d'une éventuelle rencontre furtive, ou de la vision d'une ombre, fût-elle celle d'un grand de ce monde... Bref, un temps à ne pas mettre un(e) poète, un(e) romantique, un(e) farfelu(e), ou tout autre marcheur(se) échevelé(e) dehors, et surtout pas moi, qui n'apprécie que modérément les douches glaciales du moment et les chaussures qui font des bulles à la fin du parcours.(Courageuse, mais pas téméraire, cet hiver !!!)

 En guise de promenade, j'ai donc fait quelques pas dans mon passé pour répondre à ces fameuses questions :"où vais-je, ou cours-je, dans quel état j'erre...?" (tout cela confotablement assise, au chaud, avec le vent en musique de fond ...) et ai eu tout le temps de distinguer "je suis" de "je suis"....

Le passé, c'est comme l'Histoire, c'est juste là pour essayer de comprendre le présent, et pour tenter d'envisager les possibles avenirs...

A la question posée ci-dessus: "être ou suivre?", je crois pouvoir répondre, avec du recul, et sans aucun doute aujourd'hui, je suis, mais je ne suis pas ! "

Bien sûr, c'est un raccourci qui supporte quelques petites nuances selon les moments, les lieux et les circonstances.

Mais, disons que mon caractère, mon tempérament me conduisent à répondre que dans la plupart des cas, je suis mais ne suis pas !

Pour illustrer cette conduite ( de moi, puiisqu'il s'agit bien de savoir comment je me conduis..JE devant et MOI derrière, ou MOI devant et JE derrière) je vais revenir sur mon séjour au sein d'un parti politique, le Parti Socialiste pour bien le nommer...( je n'ai jamais compris les gens qui vous disent à la fin d'une phrase comme celle-ci  "pour ne pas le nommer", puisque cela vient d'être fait!)

Venues de l'intérieur (MOI)), j'avais quelques velléités de démocratie participative et une vision de la politique à mener pour que le monde évolue vers plus de solidarité et d'humanisme qui m'avaient fait choisir ce parti . Est-ce surtout à cause de sa coloration "de gauche", ou plutôt de quelques personnes qui ont marqué son histoire ou le font encore aujourd'hui, et dans la discours desquels je me retrouve en pays de connaissance ? Je crois que c'est à cause du tout...

J'ai donc été une encartée après quelques années de "sympathie active" . Que signifie cette dernière expression ? Et bien, cela se traduit par le fait d' ETRE en mouvement avec les forces du parti, participer aux débats, aux campagnes électorales, mais ne pas pouvoir voter lors des consultations internes du parti !

A l'époque des états généraux de 1993, de nombreux débats préparèrent le grand rassemblement de Juillet à Lyon.

A cette époque, après des échecs électoraux retentissants pour le PS, convaincue que "socialiste" il s'agissait de l'"ETRE" plus que jamais, j'avais participé activement aux commissions qui défendaient l'idée de l'ouverture vers la société civile, vers les "sympathisants", afin d'élargir la pensée socialiste. Il me semblait évident que le parti aurait eu tout à gagner en donnant, dans certains cas, la possibilité à ces derniers de s'exprimer, d'accéder aux consultations, et de mettre un bulletin de vote dans l'urne, au même titre que certains encartés que parfois ces "sympathisants" ne connaissaient que par un nom figurant sur la liste électorale de leur section, ne les ayant jamais rencontrés ou si peu....C'était un point de vue qui avait  le mérite de satisfaire tous les valeureux porteurs de tracts, colleurs d'affiches et fidèles auditeurs de réunions publiques en période électorale, ceux qui savaient adjoindre à leur capacité de discernement des bras bien utiles . Mais cette position n'était pas du goût, mais pas du tout, des "encartés" qui payaient pour parler !!! Et certains avaient le verbe haut, en effet...C'est à Rennes que, pour ma part, j'ai participé à ces préparatifs du congès de Lyon ...

Bien sûr, cela m'a fait comprendre que pour entrer dans la famille, au Parti, il ne suffisait pas d' ETRE socialiste dans sa pensée et dans l'âme, il fallait y être aussi dans l'engagement...comprenez, en signant l'engagement...en prenant la carte !

Comme je voulais l' ETRE, et que je ne voulais pas tout à fait trahir le fond de ma pensée, j'ai pris "ma carte", puis, dès la première consultation, j'ai demandé à tous les sympathisants de la section que je connaissais pour les avoir vus REGULIEREMENT à l'ouvrage, de voter entre eux et de me confier le résultat de leur consultation que je mettrai, en mon nom , dans l'urne !!

Je ne devrais pas dire cela ! J'ai usé de "ma carte", une fois, pour donner la parole à d'autres personnes parfois plus sincères que des "encartés".

Bien évidemment, le geste fut symbolique et je n'ai pas pu renouveler l'expérience...la seule chose que je pouvais faire c'est, à chaque fois que l'occasion se présentait, rappeler que le BON socialiste n'est pas toujours celui qu'on croit, et que la démocratie exige un peu plus d'ouverture...je me souviens des débats sur la citoyenneté !!

Comment ETRE socialiste convaincue et encartée... et bien parfois, je me suis demandée si les deux étaient compatibles...Quand je dis encartée, je veux dire être socialiste disciplinée du parti, puisque c'est un privilège que de pouvoir parler, voter au nom du PS quand on a une carte du PS. Ce privilège a un prix, la discipline du parti...c'est en tous les cas ce que j'ai cru comprendre des statuts du parti, à l'époque.

Aussi, parfois, je suivais, je n'étais pas...je n'étais pas à l'aise dans mes baskets, je devais servir un discours qui n'était pas le mien, qui ne me ressemblait pas ! Je devais applaudir des idées que je ne partageais pas...je devais faire campagne pour...ceci, cela, celui-ci, celle-là.

J'ai déduit de l'expérience,  après quelques années, que la carte m' empêchait parfois d'ETRE moi, qu'ETRE moi m'empêchait de SUIVRE ce que ma carte supposait me faire suivre...j'en conclus que je n'étais pas une bonne militante socialiste et que je devais rendre l'objet...ce que j'ai fait!

Aujourd'hui, que dois-je penser du discours: "remettre le citoyen au coeur de la politique"?, les sympathisants sont toujours des sympathisants, les encartés des encartés,  sans que le moindre progrès n'ait été fait en matière de participation, je crois. Cependant, la discipline de Parti semble avoir pris du plomb dans l'aile puisque, après un vote démocratique des "encartés" sur la position du parti concernant le traité constitutionnel européen, de fortes têtes comme Fabius ou Mélenchon continuent de faire abstraction du résultat de la consultation au sein de leur parti...dois-je en déduire que le chemin s'amorce vers l'ETRE plutôt que le SUIVRE, que la question de la pluralité des idées va se traduire par l'apparition à nouveau de "courants" contraires,   ou que d'ici à quelques années on verra les sections ouvrir leurs urnes à des bulletins sympathisants afin d'élargir les débats et d'éviter les votes téléguidés??

Je finis parfois par m'interroger sur le bien fondé de la politique des partis ? Ne faudrait-il pas éduquer les citoyens à la réflexion et la participation tout simplement, en politique, plutôt qu'à l'appartenance...à un parti ou un courant ? En d'autres termes, en matière de prise de position politique ne vaut-il pas mieux ETRE plutôt que SUIVRE ...car suivre comme des moutons est dangereux, tous les gardiens de troupeaux ne sont pas de bons bergers, certains sont même des loups, des fous...qui guettent les moutons.

Pendant que je m'interroge sur l'ETRE et le SUIVRE,  sur le meilleur moyen de vivre notre démocratie intérieure, d'autres comme Condoleeza Rice se préoccupent d'aller l'implanter ailleurs, cette démocratie, et nous indique les futures cibles à "abattre", je veux parler des postes avancés, qui sûrement disposent d'armes de destruction massive de la démocratie, ...

Pendant que je bavarde ainsi, des "fidèles", des "dévoués" continuent peut-être de fabriquer ce futur nouveau monde cher à Monsieur Bush, en secret,  selon des méthodes déjà bien connues, des stay-behind encore en service ?

Pendant que je bavarde ainsi, Monsieur Schwarzenegger montre qu'il  EST un vrai chef, et qu'il "en a"(!!!!) en refusant à un homme de continuer d'ETRE, lui, tout simplement...

Pendant que je rédige aussi, un groupe de policiers entre peut-être dans un lycée de France avec ses chiens, et peut-être à la demande d'un proviseur zélé...comme ce fut le cas tout récemment non loin de chez moi ! (je ne regrette pas d'avoir quitté l'enseignement...)

Pendant que jecogite ainsi, ce proviseur met en place le dispositif pour demain, jour de grève : qui SERA là, qui SUIVRA le cortège des plaignants ? Cortège des plaignants auquel s'associera quelque part Dominique POGNON  , (un nom comme ça, ça ne s'invente pas pour des revendications salariales), au nom de la CGT et de la fonction territoriale....

Voilà où me mène un simple questionnement ! et son cortège de pensées concomitantes...alors je suis ou je suis ....et vous, lecteur de passage,  vous me suivez ?

Comments

[geraldine]

je ne sais si c'est une habitude de chercher le nom de ton papa sur internet ( pour traquer les méchants blogueurs ou les méchantes blogueuses comme moi !!! ) mais si tel est le cas, alors je te présente mes excuses si la lecture de mes propos t'a gêné, toi ou quelqu'un d'autre de ta famille dont tu te ferais l'interprète...mais je pense que tu n'en es pas à la première plaisanterie autour de ce nom et ce ne sera pas la dernière ...il n'y a là aucune méchanceté, pas même moquerie...un simple jeu ...avec les mots...quant au fait de la distance qui te sépare de ton papa adoré, je me sens tout à fait incapable de réparer ce mal , cette fois, désolée !!!!

[pognon]

je cherchais le nom de mon papa sur internet quand je suis tombé sur votre site. j'ai été très triste de voir qu'on se moquait de mon nom et de mon papa adoré que je ne voit déjà pas beaucoup parcequ'il travaille loin de chez nous. J'AIMERAI BIEN QUE VOUS VOUS EXCUSIER svp
guillaume 12 ans le havre