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le blog de geraldinebosne
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3 mars 2005

ATTAC joue la carte femme

Je viens de lire un long message qui me vient d'ATTAC...j'en reçois de façon très régulière et j'invite ceux qui le souhaitent à s'inscrire à la lettre d'infos de cette association.

Je suis très attentive à tous les mouvements de la société civile et à tout ce qui peut apporter du sens à ce qu'on appelle démocratie . Les alter-mondialistes sont sans aucun doute animés de cette intention noble de donner la parole aux peuples et de défendre des points de vue qui ne sont pas nécessairement ceux que les femmes et hommes politiques défendent.

Cependant, il m'arrive de m'interroger sur la réelle volonté d'être de bonne foi de la part de ceux qui s'expriment, parfois, au sein de ces groupes de pression.

De cette longue lecture, j'ai choisi de retenir ce passage qui, puisqu'il s'en prend aux termes du traité constitutionnel européen, le dénonçant comme étant un tantinet "hypocrite", a retenu mon attention . En effet ici, comme dans une grande partie du message, on semble affirmer que sous de prétendus progrès, ce traité dissimilerait nombreuses régressions et pour étayer l'affirmation, on donne entre autres cet exemple :
" Selon ses partisans, le traité constitutionnel européen (TCE) représenterait une chance pour les femmes. Ils s'appuient sur l'idée assez répandue que l'égalité entre les femmes et les hommes est depuis longtemps une préoccupation des institutions européennes, ce qui favoriserait donc des avancées dans ce domaine. Cette idée ne résiste pas à la confrontation avec la réalité.
Qui peut croire, en effet, à une chance pour les femmes quand on voit comment sont concrètement mises en oeuvre les directives européennes ? C'est par exemple au nom de l'impératif européen d'égalité que le travail de nuit a été étendu aux femmes, alors que le progrès aurait consisté à l'interdire pour tout le monde et à ne l'autoriser que pour des raisons d'intérêt collectif. Le principe d'égalité entre les hommes et les femmes mis en oeuvre par les politiques libérales européennes est celui de ... l'égalité par le bas ! Or ce sont ces politiques qui sont maintenant inscrites en dur dans le (TCE)."

J'avoue que je ne suis pas du tout convaincue par l'argument . Tout d'abord, parce que je ne vois pas en quoi le fait que le travail de nuit soit étendu aux femmes est nécessairement une régression. Il me semble que dans de nombreuses professions dites nobles, qui furent longtemps l'apanage des hommes, refuser le travail de nuit pour une femme serait non seulement un non sens mais une condamnation à ne jamais y voir des femmes faire carrière ( qu'en est-il des pilotes de lignes ?)

D'autre part, il est des professions qui, au contraire, sont l'apanage des femmes et pour lesquelles il ne viendrait pas à l'idée d'inventer une interdiction du travail de nuit et je pense notamment aux sages-femmes...mais on peut y ajouter tout ce qui touche au médical, à la sécurité, à la police,  etc...

Je me demande comment on peut revendiquer l'égalité des chances dans le monde du travail,( puisque les scolarités possibles et les diplomes sont aujourd'hui les mêmes pour les garçons et les filles), et en même temps réclamer un statut particulier pour le travail de nuit...Quant à retourner l'argument en disant qu'au nom de l'égalité entre hommes et femmes, il faudrait l'interdir pour tous, cela me fait sourire...

Je ne crois pas que cela soit raisonnable d'utiliser ainsi une certaine frange de la population (car on sait qui sont les gens visés par ce genre d'argumentaire, ça marche comme la pub!) pour obtenir des votes de sanction contre un traité qui, pour une fois, amorce vraiment la notion de politique commune des états européens...et pas seulment la politique économique.

Comme nous avons tous une certaine tendance à exploiter des textes, moi comme d'autres, et que j'ai choisi un passage, j'invite les courageux lecteurs à lire l'inté gralité du message en le telechargeant

Je crois qu'il faut un peu de confiance en cette Europe et aller de l'avant ! Il y a des discours qui me semblent un peu dépassés ou inopportuns. C'est le syndicalisme qu'il faut faire revivre, dans le monde du travail...et laisser l'Europe ensuite relayer le travail de fond des mouvements ouvriers...je reste une inconditionnelle de l'idée que l'Europe et son modèle sont une vraie chance pour le monde, une vraie chance de lutter contre le tout économique, mais avec de la méthode et de la patience.

Il faut laisser du temps au temps...

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